Actualité générale

Les communistes se jettent dans la bataille de Paris

À moins d’un an du scrutin, alors que la capitale, terrain privilégié de la recomposition politique, attise les appétits de la droite, le PCF propose de mettre en débat ses 10 mesures pour « rester vivre et travailler à Paris ».

Périphérique, petite ceinture, spéculation immobilière… Nicolas Bonnet Oulaldj est incollable. De la crise du logement aux déserts médicaux de la capitale, en passant par le ramassage des ordures, le président du groupe communiste au Conseil de Paris connaît ses dossiers sur le bout des doigts, intarissable sur les grands enjeux de la Ville. Désigné en novembre chef de file des communistes en vue des municipales de mars 2020, le conseiller de Paris de 44 ans ne compte pas rester les bras croisés face à la violente offensive de la droite. Que ce soit au sein de la majorité présidentielle (avec pas moins de cinq candidats déclarés) ou chez « Les Républicains », les prétendants ne manquent pas pour tenter de déloger la maire socialiste, Anne Hidalgo, cible privilégiée d’une droite haineuse et rancunière.

« C’est affligeant de voir que la campagne des municipales s’engage sur des questions de casting ou d’alliances improbables », regrette Nicolas Bonnet Ouladj. « Pour nous, les communistes, explique-t-il, la seule question qui importe, c’est : “Pourra-t-on encore, demain, vivre et travailler à Paris ?” » Sous le poids de la spéculation immobilière, la capitale se dépeuple au profit de touristes et de riches propriétaires soucieux de faire fructifier leurs biens. « Le modèle économique de la capitale ne peut pas reposer que sur le tourisme et les traders, explique l’élu parisien. Nous ferons tout pour qu’elle ne devienne pas un “airbnb-land” comme le souhaitent les macronistes. »

Des réquisitions pour transformer des bureaux en logements

Pour cela, les communistes ont décidé de prendre les devants en annonçant 10 premières mesures « à mettre en débat pour rassembler la gauche ». Fort du bilan de l’adjoint au logement Ian Brossat, tête de liste du PCF aux européennes, les élus communistes veulent continuer à faire du logement leur grand cheval de bataille. Ils proposent notamment d’utiliser le droit de réquisition pour accélérer la transformation de 100 000 bureaux et logements vides en logements sociaux. Création d’un centre de santé municipal dans chaque arrondissement, de halles alimentaires dans chaque quartier populaire, gratuité des transports pour tous les parisiens à l’horizon 2030, transformation du périphérique et choix de transports durables pour continuer à lutter contre la pollution… Les communistes ne manquent pas d’idées pour améliorer la vie des habitants et permettre aux classes populaires de rester y vivre.

Mais, si son programme est déjà sur les rails, le PCF parisien n’a pas encore arrêté sa stratégie, alors que la capitale s’affiche comme le théâtre privilégié d’une recomposition politique encore inachevée. D’autant qu’Anne Hidalgo, après avoir tendu un temps la main aux macronistes, se verrait bien à la tête d’une « plateforme citoyenne » assez œcuménique pour élargir son assise électorale. Alors les communistes partiront-ils seuls au premier tour ou avec la maire de Paris et d’autres forces de gauche ? « Ce sont les militants communistes qui trancheront en septembre, explique Nicolas Bonnet Oulaldj. Mais ce choix doit se préparer sur la base d’un projet, de propositions concrètes que nous soumettons au débat public. »

L’objectif du PCF, c’est que Paris ne soit pas un guetto de riches

Et il en est persuadé, le clivage gauche-droite a encore du sens, et d’autant plus dans la capitale : « Sur le logement social, nos délibérations ont été votées exclusivement par la gauche. La droite a toujours voté contre. Quand la gauche est rassemblée, elle est plus forte. Mais on commence par les contenus. Il faut cliver, débattre de notre bilan, et démontrer la catastrophe que représenterait pour les classes populaires le retour de la droite. Donc oui, je l’assume clairement : notre objectif, c’est que Paris reste à gauche. »

Une vision loin d’être partagée par la France insoumise, dont la cheffe de file parisienne, Danielle Simonnet, est en guerre ouverte contre la majorité sortante. « Notre différence avec FI, c’est que notre objectif n’est pas une candidature de témoignage pour battre Anne Hidalgo, tranche-t-il. Mais bien que Paris reste à gauche pour qu’elle ne devienne pas un ghetto de riches. »

Municipales à Paris : les dix propositions du communiste Nicolas Bonnet Oulaldj

A partir de ce vendredi, les communistes soumettent au débat dix propositions pour les prochaines municipales en 2020 en attendant de se prononcer sur une alliance ou non avec Anne Hidalgo. Interview du patron du groupe PC au Conseil de Paris, Nicolas Bonnet Oulaldj

Retrouvez l’interview sur le site du Parisien

 

«Si on perd Paris, notre capitale deviendra « Airbnb land »»

Ils font partie des nouveaux visages de la politique française mais demeurent méconnus du grand public. Chez Pol part à leur rencontre. Aujourd’hui, le chef de file du PCF au Conseil de Paris, Nicolas Bonnet Oulaldj

Retrouvez l’interview sur le site de Libération

10 propositions pour faire le Pari(s) de l’humain

Les 10 premières mesures que nous mettons en débat pour rassembler à gauche

 

 

Face à la crise du logement et à la spéculation immobilière :

1)    Utiliser le droit de réquisition pour accélérer la transformation de 100 000 logements vides en logements sociaux. Demander une modification de la Loi, pour que les Maires puissent le mobiliser directement. Interdire les meublés touristiques dans les 4 premiers arrondissements de Paris. Demander la modification de la loi pour réduire à 30 jours le droit de mettre son appartement sur les plateformes de locations touristiques.

 

Pour éviter que Paris soit un désert médical, avec le départ programmé de 50% des médecins généralistes d’ici 5 ans :

2)    Au moins un centre de santé municipal, associatif, coopératif par arrondissement. Des consultations de généralistes de l’APHP dans les hôpitaux, 7 jours sur 7.

 

Pour réduire la place de la voiture et inciter à l’utilisation des transports non polluants :

3)  Gratuité des transports pour tout.e.s les parisien.ne.s à l’horizon 2030, en commençant dès le prochain mandat, par des mesures pour les jeunes de moins de 18 ans, les étudiant.e.s et les retraité.e.s. Accélération du plan vélo avec plusieurs centaines de kilomètre de nouvelles pistes cyclables dédiées, une sensibilisation à l’usage du vélo pour les enfants, développer la filière vélo dans Paris : production, réparation. Réserver une voie du périphérique dédiée au co-voiturage, aux transports collectifs et aux véhicules propres de livraison.

 

Pour une ville plus propre :

4)  Remunicipalisation de la totalité du ramassage des ordures ménagères, le ramassage confié au privé coûtant plus cher (15 euros plus cher la tonne ramassée).

 

Pour une alimentation de qualité et une juste rémunération des agriculteurs :

5)  Une Halle alimentaire dans chaque quartier populaire. Intensifier l’alimentation bio et issue de l’agriculture responsable et des circuits courts dans toutes les cantines parisiennes des écoles du premier degré et des collèges en permettant aux producteurs locaux de répondre plus facilement aux commandes des caisses des écoles. Aider à l’installation d’agriculteurs et reconstruction d’une ceinture maraichère autour de Paris.

 

Pour révolutionner notre modèle de production et de consommation et créer de l’emploi :

6)    Favoriser le développement de l’Économie Sociale et Solidaire et les coopératives en  faisant que la ville entre au capital des entreprises de l’ESS et des coopératives qui le souhaitent. Renforcer les clauses sociales à hauteur de 20%  dans les marchés publics de la ville. Mobiliser le droit de préemption pour installer de la production et permettre à des  artisans et à des commerçants indépendants de rester dans Paris, dans des locaux à prix raisonnables.

 

Pour le développement de la culture et de l’éducation populaire :

7)    Une maison des pratiques amateurs dans chaque arrondissement. Que Paris se dote d’une Maison de l’Emploi spécialisée pour les artistes. Un soutien accru aux scènes musicales indépendantes et aux ateliers d’artistes.

 

Pour le développement de la pratique sportive pour toutes et tous :

8)  Que les jeux Olympiques à Paris en 2024, puissent être un accélérateur pour la création d’équipements sportifs de proximité et favoriser la pratique sportive de toutes et tous. Créer une manifestation annuelle mobilisant les scolaires autour du sport mais aussi des valeurs de l’Olympisme, la paix et la fraternité.

 

Une ville qui favorise l’accueil collectif des enfants :

9)  Faire de Paris la première capitale au Monde qui offre une place en crèche publique pour tous les parents qui en font la demande.

 

Une ville de l’égalité femmes hommes. Une ville qui lutte contre toute forme de discriminations : sexisme, LGBT-phobie, racisme et antisémitisme :

10) Créer une cité des femmes et sensibiliser dès l’école primaire aux problématiques de sexisme. Lutter contre les discriminations, dans le cadre des activités périscolaires dès l’école élémentaire : instituer 3 jours incontournables de sensibilisations auprès de tous les enfants : 8 mars contre le sexisme et pour l’égalité filles/garçons, 21 mars contre le racisme et l’antisémitisme, 17 mai  contre LGBT-phobie. Dans le cadre de la lutte contre les violences faites aux femmes, travailler à un accueil unique, pluridisciplinaire pour les femmes victimes de toutes violences, prise en charge des enfants co-victimes.

Griveaux et Mahjoubi porteront le bilan du gouvernement comme un boulet dans les rues de Paris

Griveaux et Mahjoubi porteront le bilan du gouvernement comme un boulet dans les rues de Paris

Il était temps que Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi sortent du gouvernement : depuis plus d’un an ils utilisaient leurs postes pour faire campagne à Paris.

Les Parisien-nes les jugeront sur leur bilan au gouvernement : c’est à dire nul, à part squatter les plateaux de télévision et les matinales radios comme chiens de garde d’Emmanuel Macron.

Le bilan du gouvernement, les Parisien-nes le connaissent et le constatent tous les samedis : le chaos, la violence, les régressions sociales.

Un gouvernement qui a supprimé l’ISF et a sans cesse fait des cadeaux aux plus riches. Un gouvernement  qui a baissé les APL, alors que le logement est la première préoccupation des Parisien-nes. Un gouvernement qui diminue le nombre de fonctionnaires, qui a privatisé l’aéroport de Paris, qui impose le train des riches avec le Charles De Gaulle Express au détriment des transports du quotidien. Un gouvernement qui a baissé les dotations aux collectivités territoriales au détriment des services publics de proximité. Depuis que ce gouvernement est en place, on peut comprendre pourquoi le mécontentement ne cesse de s’accroître. Benjamin Griveaux et Mounir Mahjoubi porteront le bilan de ce gouvernement comme un boulet dans les rues de Paris.

Le moins que l’on puisse dire au regard de la multiplication des candidatures chez En Marche, c’est qu’ils peinent à s’imposer.

Tout indique que le projet d’En Marche sera le même pour Paris que pour notre pays : en faire une ville pour les plus riches. Les Parisien-nes savent qu’en face nous leur opposons le Paris de toutes et tous, le Paris du partage.

Soutien aux personnels des urgences de l’hôpital Saint-Antoine

 

J’ai apporté mon soutien au personnel des urgences de l’hôpital Saint Antoine (12e) en grève suite à 5 agressions depuis le 13 janvier.

Les urgences sont sous tension, plus de 200 passages par jour et la direction de l’APHP réduit les moyens ! Inadmissible.

Pour le climat, une solution : la révolution !

J’étais ce vendredi 15 mars 2019 aux côtés des jeunes mobilisés pour le climat à Paris.

Les services publics sont notre bien commun

 

Avec les syndicalistes CGT qui ont rouvert symboliquement l’agence EDF fermée du boulevard Barbès.

En 3 jours, ils ont recu 123 usager-es et fait signer plus de 800 pétitions!

Les services publics sont notre bien commun, défendons-les!!!

Services publics à Paris : notre priorité pour les Parisien·nes

Leur sourire figé vous accueille dans le métro. Vous aurez reconnu les nouveaux personnages de carton de la RATP, symbole du mouvement de fond affectant nos services publics : moins de contact humain, disparition des guichets et agences, renvoi des usagers vers des automates ou des applications numériques. La question de l’accès de toutes et tous aux services publics de proximité est soulevée tant par les organisations syndicales que le mouvement social des gilets jaunes.

Paris ne fait pas exception : malgré sa densité, les services publics de proximité s’éloignent de leurs usagers. Dans le domaine de la santé, les restructurations visant à créer des Groupement Hospitaliers de Territoires à l’encontre des hôpitaux de proximité engendrent une spécialisation des structures ainsi qu’une suppression du nombre de lits qui restreignent l’égalité d’accès au service public de santé.

Du côté des transports publics, la RATP expérimente des gares et des stations de métro dans lesquelles la présence humaine d’agents est supprimée à certaines heures, sous prétexte d’une moindre affluence. C’est ce même prétexte que la SNCF brandit pour justifier la fermeture de ses boutiques. Pourtant leur chiffre d’affaires est bon et ne justifie pas la fin de ces structures de proximité.

EDF connaît la même évolution, ferme son réseau d’agence, au profit de la numérisation croissante des relations avec les usagers. Les organisations syndicales d’EDF s’y opposent, notamment en se réappropriant le bien public pour rouvrir ces agences. Et que dire de la politique de la Poste, qui a fermé à Paris près de 40 bureaux depuis 2014, les remplaçant par des «relais-poste» dans des commerces.

Le recours aux services dématérialisés ne peut remplacer le travail efficace des agents du service public. Le Défenseur des droits s’est d’ailleurs inquiété que le processus de dématérialisation puisse «se résumer à pallier la disparition des services publics sur certains territoires et à privilégier une approche budgétaire et comptable».

Il existe un dénominateur commun à tous ces reculs : les politiques libérales développées à l’échelon européen, comme à l’échelon national, position dogmatique qui vise à déréglementer et libéraliser les services publics avant leur privatisation. La gestion des services publics a été conduite par le seul prisme de la rentabilité financière au mépris de l’intérêt général et de l’efficacité socio-économique. Ce sont les libéraux qui poussent à transformer les usagers en clients et les services publics en entreprises rentables.

Nous réaffirmons que le service rendu par les services publics de proximité ne se mesure pas en termes financiers contrairement à ce que le Président de la République laisse penser dans sa lettre aux Français lorsqu’il demande : «Faut-il supprimer certains services publics qui seraient dépassés ou trop chers ? Voyez-vous à l’inverse des besoins nouveaux de services publics et comment les financer ?»

Le maintien et le développement des services publics de proximité, c’est la condition de l’égal accès de tous les usagers aux services publics, pour tisser le lien social et garantir la cohésion des territoires. Pour y parvenir, il est nécessaire de garantir la présence d’agents publics auprès des usagers, et donc rompre avec les logiques libérales qui président aux directives européennes comme aux réformes impulsées par le gouvernement.

A l’heure où la question des inégalités vient percuter l’actualité, nous appelons à une grande mobilisation des élu·es et citoyen·nes pour la défense et l’extension des services publics de proximité à Paris !