Les violences policières reconnues et condamnées par la justice : le combat doit continuer

En décembre 2015, dix-sept adolescents ont pour la première fois, porté plainte pour violences volontaires contre une brigade de Police du 12ème. Lors de ce procès 3 policiers ont été condamnés par le tribunal en avril 2018 et relaxés en appel le 23 octobre 2020.

En parallèle, ces jeunes ont entrepris une action civile sur laquelle le tribunal a tranché le 28 octobre 2020: la justice a condamné l’Etat pour « fautes lourdes » : violences policières, contrôles d’identité injustifiés et arrestations irrégulières de mineurs.  Le verdict est clair : même si les policiers ont été relaxés ces jeunes sont reconnus comme victimes d’un système gangrené.

Le message de la justice est clair. Il reconnait les pratiques abusives perpétrées par les forces de l’ordre. Le combat que ces jeunes ont mené nous appelle à rester vigilant. La discrimination systémique n’a pas été reconnue et les dérives liées aux contrôles (bien trop présentes) ne doivent cesser de nous interpeller.

La question de la déontologie des forces de l’ordre reste cruciale. Le Défenseur des droits rappelait dans son rapport annuel de 2020 que les contrôles au faciès sont une « réalité sociologique » alors même que le Gouvernement continue de proclamer qu’il n’y a pas de racisme dans la police  et nie l’usage du contrôle au faciès par les forces de sécurité.

En séance du Conseil de Paris de février 2016, j’avais porté un vœu préconisant l’expérimentation du récépissé du contrôle d’identité qui aurait permis l’apaisement dans la relation entre les jeunes et la police. Ce système, promis en 2012 par l’ancien président François Hollande pour lutter contre les contrôles au faciès n’a jamais été concrétisé.

Rappelons aussi qu’Emmanuel Macron lors de sa campagne présidentielle, promettait  la  « tolérance zéro à l’égard de toute forme de délinquance ou d’incivilité, à l’égard de toute déviance, tout excès, toute violence policière ». Il est urgent d’agir, de contraindre le gouvernement à se saisir sérieusement de cette question de déontologie dans le but de protéger les citoyen.ne.s et les policier.e.s.

En tant que citoyen.n.es, élu.e.s et acteurs.trices associatifs, nous devons agir et tenter de rétablir un dialogue entre les jeunes et les forces de police. Le dialogue doit être relancé, la violence doit cesser.