Pas de police municipale armée à Paris

Alors que la sécurité est une des première préoccupations des parisiennes et des parisiens, je rappelle que les communistes ont toujours été fermement opposés à la création d’une police municipale armée à Paris. Il faut nationaliser les polices municipales dans toute la France ! Les polices municipales doivent revenir dans le giron national et créer une vraie police de proximité. Cela répondrait aux attentes des habitants de « sécuriser, rassurer, avec une présence quotidienne » et dans la proximité.

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Retrouvez le verbatim de l’interview:

Nicolas Bonnet Ouladj, président du groupe PCF au Conseil de Paris

« Il faut aller plus loin, et renationaliser les polices municipales ! »

 

Vous avez pris à plusieurs reprises, position contre la création d’une police municipale à Paris. Pour quelles raisons ?

J’irais même beaucoup plus loin. Je pense qu’il faut nationaliser les polices municipales dans toute la France ! Les polices municipales doivent revenir dans le giron national et créer une vraie police de proximité. Cela répondrait aux attentes des habitants de « sécuriser, rassurer, avec une présence quotidienne » et dans la proximité. La politique engagée par Nicolas Sarkozy a totalement détruit la police de proximité, réduction des effectifs et des moyens, engendrant notamment des fermetures d’antennes ou de commissariats de quartiers à Paris. Aujourd’hui nous devons augmenter les moyens dédié à la police nationale, redéfinir ses objectifs, qui sont entre autre, d’assurer la tranquillité dans l’espace public.

 

Pourquoi ces missions ne peuvent-elles pas être assurées par une police municipale, comme c’est le cas dans de nombreuses villes de France ?

Vivre en sécurité et en toute liberté est notre premier droit, quel que soit le lieu du territoire. Faire assurer cette mission par une police municipale constitue clairement une rupture républicaine, une inégalité, puisqu’elle dépend d’un financement local. Alors que la police nationale bénéficie des mêmes moyens, quelle que soit la ville, son orientation politique ou ses moyens financiers….Il y a donc une continuité territoriale, et une égalité des citoyens pour le maintien de la sécurité. Par ailleurs, il est faux que de penser qu’une police municipale, qui ne bénéficie pas des mêmes formations, des mêmes conditions d’exercice, puisse assurer des missions comme la résolution des crimes et délits, des homicides, des cambriolages, des viols, etc. Ce n’est pas dans ses compétences. Une police municipale n’a aucune marge de manœuvre et aucune efficacité face la toxicomanie ou la violence entre jeunes. Cela relève d’abord de la prévention, de la santé et d’une politique de jeunesse globale.

 

Vous faites donc de la prévention et de l’éducation un volet du maintien de la sécurité ?

Oui c’est notre priorité. Nous constatons une dérive sécuritaire qui ne s’attaque pas aux racines du mal et aux raisons de la délinquance qui sont multiples : la pauvreté, la déscolarisation, les pratiques à risques, le non accompagnement des mineurs isolés. Les politiques de prévention, de jeunesse et de santé sont en effet des volets incontournables si l’on veut réduire les passages à l’acte. Et malheureusement ces missions sont aujourd’hui sacrifiées et manquent de moyens.

 

Que pensez-vous de la proposition du groupe Républicain, sur l’augmentation du nombre de caméras de vidéo-protection ?

Je suis contre ! C’est une dépense inutile. La vidéo-protection n’a jamais eu un effet dissuasif sur un passage à l’acte, puisqu’elle n’est utile qu’après le délit. Il ne faut pas tout mélanger… la mise en place de caméras peut aider la justice, au niveau de l’enquête après une infraction. Mais de quoi parle-t-on ? S’attaquer au passage à l’acte ou mettre la population sous surveillance ?

 

Une autre proposition consiste à demander l’armement de la police municipale. Quel est vôtre analyse sur ce point ?

Là encore, je suis en totale opposition, plus il y a de personnes armées, plus il y a de risque. Je crois qu’au contraire il faut un travail de fond pour désarmer notre pays. Il faut réduire la circulation des armes, et donner les moyens à toute la chaine pour mener les enquêtes sur les trafics, les douanes, la Police aux Frontières, etc.